lundi 31 juillet 2017

Alelluia chap 2


A côté de Madeleine, Justine et Séverine toutes rouges sous leur fichu reprennent leurs esprits et chuchotent avec hargne :
- Mais quelle honte, ce n’est pas possible,
- Ces sauvages que nous sommes allés coloniser qui nous envoient un des leurs comme pasteur !
- Qu’avons-nous fait pour que l’évêché nous punisse ainsi ?
Un sourd murmure court dans les travées.
- Il sait au moins dire la messe ce sauvage? Moi je ne veux pas qu’il m’approche, nous allons porter plainte.
- Il parle français et le sermon n’est pas mal mais est-ce qu’il pense comme nous ?
Madeleine tente un « Chut ! » d’apaisement. Il est bien discret, pourtant les « fidèles » se taisent et Madeleine reçoit en plein cœur le regard reconnaissant du prêtre.
Le moment de la communion est un désastre, les enfants du catéchisme s’avancent en traînant les pieds, suivis de Yolande l’aveugle et de sa mère quasi centenaire ; Madeleine clôt la file.
C’est vrai que c’est curieux cette main si noire à la paume rose qui tient l’habituelle hostie mais la bénédiction est dite à voix très douce et Madeleine se sent apaisée comme les autres dimanches.
Les modestes vitraux laissent passer une lumière colorée qui accompagne Madeleine à la sortie de l’église sur le parvis. Les ouailles se sont déjà dispersées et c’est du bistrot, refuge des bouffeurs de curé, que montent plaisanteries et rires gras.
Au soleil tacheté par les platanes les joueurs de boules tirent, pointent, mesurent comme si leur vie en dépendait. Ils ne lèvent pas la tête au passage de Madeleine, silhouette discrète et sans surprise.
Les boules se heurtent dans un cliquetis métallique qui fait fuir les moineaux qui picorent sur le trottoir de l’Hôtel du Commerce.
 Je ne peux pas rentrer chez moi comme si de rien n’était .
Madeleine rebrousse chemin, il faut que je réconforte ce malheureux prêtre.
La porte de la sacristie est ouverte et le prêtre affublé d’un survêtement, assis, dos arrondi, regardant ses longues mains posées sur ses genoux, est immobile.
- Je peux entrer Monsieur le curé ?
Le prêtre se lève d’un bond. Qu’il est grand !
- C’est vraiment gentil de me rendre visite, et, dans un sourire éblouissant, je ne suis pas particulièrement heureux après cette première messe. Il est touchant ce grand gaillard dans son désarroi ;
- Croyez, Monsieur l’abbé…
- Dites « mon père »…
- Ils ne sont pas méchants les gens de Carebac, seulement ils ne sont guère sortis du village et ont été ahuris ce matin.
- Pourtant, vous mon enfant, vous n’avez manifesté ni hostilité ni étonnement. Le cœur de Madeleine s’emballe. Cela peut paraître incroyable mais personne ne l’a appelée mon enfant avec tant de douceur, Madeleine vouée dès le plus jeune âge à la DDAS et à une suite chaotique et sans tendresse de familles d’accueil.
- Je suis compréhensif, d’autant que vous avez raison ils sont « bien braves » comme vous dites, on m’a laissé un poulet pour le déjeuner. Vous êtes seule ce midi ? Pouvez vous le partager avec moi ?
Aussi rapidement que celui d’un enfant, le visage du prêtre est passé de la tristesse à la gaieté. Un courage extravagant chez elle, pousse la timide Madeleine à accepter.
Dans la minuscule cuisine de la cure
-Appelez-moi Mamadou, le prêtre a ouvert le poulet en deux avant de le placer dans le four.  J’aurais aimé vous le faire Atéké comme chez moi à Bouaké-Bouaké, Côte d’Ivoire. En fait je suis le père Gabriel, mais, ici, Madeleine, le temps du festin dites Mamadou. C’est un pêché peut-être que de me confier ainsi à vous mais vous êtes si gentille et j’ai le mal du pays. Vraiment, est-ce que je vous ennuie ?
Madeleine secoue la tête en mettant le modeste couvert. Étonnée et ravie de tant de confiance spontanée ; ce n’est pas le genre dans ce pays de ruraux méfiants.
- A Bouaké il fait chaud, il y a de la musique partout et les gens se satisfont de peu. Je travaillais bien à l’école primaire et le maître m’a fait entrer au séminaire d’Abidjan, vous connaissez ce grand port sur la lagune où notre ancien président a fait construire par un célèbre architecte italien une cathédrale qui ressemble à un immense éléphant ?
- Ce n’est pas très… catholique.
- Madeleine, vous avez mis le doigt sur la complexité de mes concitoyens animistes. Ils mélangent un peu  les croyances, mais il y a tant de chaleur dans leur foi. Ils ont surtout retenu le message d’amour du prochain qui convient bien à leurs habitudes de solidarité et leurs rites sont joyeux. Je voudrais que vous voyiez l’entrée dans l’église des jeunes filles vêtues d’un même boubou coloré et portant sur la tête des corbeilles de fruits, elles chantent à pleine voix les cantiques sur le rythme donné par l’assistance qui tape dans les mains… Pardonnez moi, Madeleine, parlez moi de vous.
- Oh, Mamadou, elle sourit timidement de son audace payée en retour par le sourire ravi du père Gabriel, il n’y a rien à dire, je vis seule depuis que la vieille dame dont je m’occupais est décédée je dois prendre une décision difficile. Celle du moment est que je dois vous laisser au plus vite avant que les commères jasent ! Merci pour l’accueil et le poulet, à bientôt mon père.

samedi 29 juillet 2017

ALELLUIA ! chap 1




 Après le catéchisme et ses malaises béats dus aux litanies et aux vapeurs d’encens elle avait eu une époque de folie mystique.
Tous les dimanches après de chastes ablutions où elle évitait de regarder son corps de jeune femme dont on lui avait appris qu’il n’était que la misérable enveloppe d’une âme à mortifier à la seule fin de la rendre plus sainte. De toute façon il n’y avait pas de miroirs dans la ferme si ce n’est un bout de glace tavelé collé contre la porte au dessus du porte manteau en corne de cerf et dont le rôle se bornait à vérifier l’angle correct de son chapeau avant de sortir.
La bicyclette au cadre en berceau avait été rouge autrefois. Madeleine l’enfourcha après avoir posé son sac à main et son missel dans le panier d’osier fixé sur le guidon.
- Bonjour, Madeleine, il fait bien beau ce jourd’hui, le temps est à l’ensoleillage.
Le fermier des « Châtaigniers » salue Madeleine par-dessus la clôture électrique de son champ de soja.
 S’il pouvait prendre le jus une fois , pense Madeleine qui ne peut supporter cet avorton faiseur d’embrouilles qui s’imagine que le fait d’avoir décroché en son temps le certificat d’études avec mention lui donne le droit de s’exprimer en inventions de vocabulaire et autres néologismes qu’il juge le comble de l’élégance verbale.
 Quel crétin ! pédale Madeleine rageuse, il s’imagine que je vais le regarder . Ce n’est pas très chrétien  comme pensée, surtout dominicale. Madeleine, tire sa jupe sur ses genoux en entrant dans le village, saluant d’un léger signe de tête les paroissiens qui se dirigent vers l’église dont la cloche fêlée sonne le rappel. Elle les connaît tous , la bourgade est modeste.
 Pourquoi Dieu m’a-t-il fait naître dans ce trou perdu où les seuls événements marquants sont, à part égale, les vêlages et les cocufiages… Qu’est ce qu'il m’arrive ? encore une pensée impie .
Elle a dépassé, la boucherie au rideau métallique baissé, le Bistrot des Amis où, dit M. le curé, se retrouvent tous les communistes du pays.
- Enfin, disait ,le bon vieux père Martin qui a fait ses adieux la semaine dernière, il était temps ! Le malheureux ne pouvait plus revêtir seul les habits sacerdotaux et sa vieille main tremblante proposait une hostie sauteuse impossible de happer au passage.
Sur le minuscule parvis, où il n’y a guère picoraient les poules de Jany la coiffeuse hommes-dames, on a placé un hangar à vélos. Madeleine rajuste son chapeau et descend sur ses bras nus les manches de sa robe. L’église est pleine, beaucoup sont venus par curiosité, pour voir... il n’y avait plus de surprise avec l’ancien pasteur qui leur avait fait presque un demi-siècle.
L’église est toute simple, romaine, , blanche et grise dépourvue de toute décoration, mal éclairée avec un autel de pierre nue. Chacune a brodé une nappe pour le recouvrir et aujourd’hui Madeleine reconnaît celle brodée par ses petits doigts malhabiles au temps du catéchisme.
Gérard, l’horloger, tire quelques notes anonymes du minuscule orgue asthmatique. -Clochette- Les deux enfants de chœur sortent de la sacristie en se taclant, visages impassibles. Derrière eux une silhouette immense porte le ciboire, on la distingue mieux à la lueur des bougies et un frémissement parcourt l’assistance. Ce grand curé est noir, noir de chez noir !!

vendredi 28 juillet 2017

Rafraichissant...

                                                        Un petit moment déstressant

mercredi 26 juillet 2017

Devinettes






    C'est où, c'est quoi, c'est qui le photographe ???






samedi 22 juillet 2017

Chaud








Même sous le ventilateur Igor étouffe de chaleur


La Douce rêve de crème glacée...

                             Je me sers de mes pinceaux pour créer un jardin de fraicheur.

mercredi 19 juillet 2017

Pro verbeux....


Ils n'y sont pas allés avec le dos de la main morte...
Il ne faut pas lancer la serviette avant de l'avoir tuée...
Il ne faut pas mordre le nain qui nous nourrit..
Il est arrivé comme un cheval sur la soupe...
Il a coulé beaucoup d'encre sur les ponts depuis...
Les murs ont des orteils…
Bière qui coule, ramasse le mousse…
Bedaine, je ne boirai pas de tonneau…
Ça m'a mis l'astuce à l'oreille…
Chassez le naturiste, il revient au bungalow…
Il faut battre son frère quand il est chaud…
Je ne suis pas né de la dernière guerre…

Et…en voici d’autres :
Être coincé entre l'écorce et le boulot…
L'appétit vient en nageant...
Rien ne sert de courir, il faut partir avant…
Il ne faut pas chercher de midi à l'an 40…
Vous m'enlevez l'eau de la bouche…
On peut les compter sur le dos de la main…
C'est de l'argent brûlé par les fenêtres…
Il n'a pas inventé le bouchon à quatre trous..
Ça m'a mis l'astuce à l'oreille ...
Je ne suis pas né dans un petit pain…
Il s'est retrouvé les quatre jambes en l'air…
Qui m'aime m'essuie..

..Et pour terminer
:
Un homme travesti en vaut deux …
L'abbé ne fait pas le moine…

mardi 18 juillet 2017

samedi 15 juillet 2017

vendredi 14 juillet 2017

mercredi 12 juillet 2017

mardi 11 juillet 2017

Des fessées se perdent ....



 Une mère rentre dans la chambre de sa fille qu’elle trouve vide. Sur le lit
 une lettre... Elle imagine le pire en ouvrant la lettre :
                                 Maman chérie,
 Je suis désolée de devoir te dire que j’ai quitté la maison pour aller vivre
 avec mon copain. Il est l’amour de ma vie.
 Tu devrais le voir, il est tellement mignon avec tous ses tattoos et son
 piercing et sa super moto.
 Mais ce n’est pas tout ma petite maman chérie.
 Je suis enfin enceinte et Abdoul dit que nous aurons une vie superbe dans sa
 caravane en plein milieu des bois.
 Il veut beaucoup d’enfants avec moi, c’est mon rêve aussi. Je me suis enfin
 rendu compte que la marijuana est bonne pour la santé et soulage les maux.
 Nous allons en cultiver et en donner à nos copains lorsqu’ils seront à court
 d’héroïne et de cocaïne pour qu’ils ne souffrent pas.
 Entre-temps, j’espère que la science trouvera un remède contre le sida pour  qu’Abdoul aille mieux.
 Il le mérite vraiment tu sais ! Ne te fais pas de soucis pour moi maman, j’ai déjà 13 ans,
 je peux faire attention à moi toute seule et le peu d’expérience qui me manque, Abdoul
 peut le compenser avec ses 44 ans.
 J’espère pouvoir te rendre visite très bientôt pour que tu puisses faire la  connaissance de tes petits enfants.
 Mais d’abord je vais avec Abdoul chez ses parents en Algérie pour que nous
 puissions nous marier.
Comme ça ce sera plus facile pour lui pour son permis de séjour.

P.S: Je te raconte des idioties maman, je suis chez les voisins !
 Je voulais juste te montrer qu’il y a des choses bien pire dans la vie que
 le bulletin scolaire que tu trouveras sur ta table de nuit….

lundi 10 juillet 2017

Mona

Aujourd'hui je pense à toi, très vieille jeune femme.
Il a suffi d'un peintre sans doute amoureux et surement génial pour te rendre célèbre des siècles après ta mort. On a tout écrit te concernant avec des hypothèses plus ou moins hasardeuses sur ton identité. Jeune épouse d'un riche barbon, sage servante, prostituée au grand cœur, inconnue tableaugénique et même jeune amant d'un Léonard insatiable...
Que cache ce beau visage classique au regard à la fois présent et secret dans un fascinant jeu de faux semblant ? Même l’œuvre matérielle est aussi un mystère :  combien y a-t-il de "Mona Lisa" dans le monde ? Six, aux dernières nouvelles qui se disputent le titre de la vraie, celle entièrement réalisée par Léonard de Vinci lui même et non achevée par les talentueux artistes de son atelier.
Pourquoi ce tableau exerce- t'il  cet attrait incontestable et mondial ?
Mona est la femme, toutes les femmes.
Sous les mains artificiellement croisées par pudeur ou bonne éducation se cachent un corps voluptueux, une peau crémeuse .Un vêtement très sobre, pas de bijoux comme pour faire mieux ressortir la finesse des doigts et la libre chevelure...et le sourire, tant commenté qui illumine ses traits classiques, promettant le feu sous la glace. Son magnétique regard la montre riche d'une vie intérieure et à la fois présente au monde. Aucun détail ne permet de la situer dans le temps ou l'espace, elle est parfaitement intemporelle. Et son nom "Mona" qui signifie "Seule" et en même temps est la contraction de "Madame" ne correspond t'il pas à une représentation iconique de la femme  ? L'unique.
Son long passé nous la restitue étonnement contemporaine et, dans l'avenir, s'il ne devait rester qu'une seule image de la féminité ce serait Madame Lisa.Ce tableau et surtout ce qu'il représente correspond parfaitement à ce qu'on appelle le "Patrimoine de l'humanité " .

dimanche 9 juillet 2017

vendredi 7 juillet 2017

Juillet


En mer 
           









           Et sur terre

mercredi 5 juillet 2017

lundi 3 juillet 2017

BD estivale

L'été il faut être mince même si certaines rondeurs sont plus qu'"appétrissantes"







 


                                         

                                                                              
Souvent le poids est signe de sagesse

Il faut reconnaitre que, parfois, faire un régime est une réussite :


 

Quant à moi on me force au contraire à grossir pour garnir les infects jambons-beurre SNCF que vous dégusterez en vacances:


       


                                          Vous y comprenez quelque chose ???