jeudi 24 mars 2011

Grandeur et décadence.


Apparition
Je vis un ange blanc qui passait sur ma tête ;
Son vol éblouissant apaisait la tempête,
Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit.
- Qu'est-ce que tu viens faire, ange, dans cette nuit ?
Lui dis-je.
- Il répondit : - je viens prendre ton âme.
- Et j'eus peur, car je vis que c'était une femme ;
Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras :
- Que me restera-t-il ? car tu t'envoleras.
- Il ne répondit pas ; le ciel que l'ombre assiège
S'éteignait ...
- Si tu prends mon âme, m'écriai-je,
Où l'emporteras-tu ? montre-moi dans quel lieu.
Il se taisait toujours.
- Ô passant du ciel bleu,
Es-tu la mort ? lui dis-je, ou bien es-tu la vie ?
- Et la nuit augmentait sur mon âme ravie,
Et l'ange devint noir, et dit :
- Je suis l'amour.
Mais son front sombre était plus charmant que le jour,
Et je voyais, dans l'ombre où brillaient ses prunelles,
Les astres à travers les plumes de ses ailes.


Victor Hugo.

4 commentaires:

  1. pôvre et si grand Victor !
    le Yin et le Yang ....les contraire à accepter.
    et la dure loi de l'oxymore ( HU ! HU ! encore une figure de style pour poètes en manque d'inspiration ).. tu sais : les trucs comme " un beau monstre"
    .. ça marche ! ça épate la galerie... comme les métaphores filées.
    métafores filées, étoiles filantes de la poésie, images que le poète nous refile pour que nous nous extasassions ..
    BIZZ

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  2. Manouche, comme c'est étrange pour moi de venir lire ça ce soir...

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  3. @Hélènablue: as-tu vu comment la postérité a honoré le poéte? L'ensemble de l'impasse était totalement en ruines!

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